La tentation liberticide

(Source Wikimedia Commons, auteur Alesclar, licence Creative Commons Attribution – Partage dans les Mêmes Conditions 3.0 (non transposée), traitement numérique SR)

 

Après l’attentat d’hier qui a causé la mort d’un passant et blessé quatre personnes, je veux d’abord exprimer ma compassion pour les victimes et féliciter les forces de police qui ont une fois de plus agi avec efficacité et surtout rapidité, évitant sans doute que le bilan soit plus grave.

Je note qu’à chaque attentat la Droite et l’extrême Droite font assaut de déclarations pour relancer une polémique sur l’attitude du gouvernement en ce qui concerne les fichés S et l’immigration.

Sans surprise, c’est ce qui s’est passé hier soir. Dans la guerre contre le terrorisme, les mots ne suffisent pas, il faut des actes déclare Laurent Wauquier tandis que Marine Le Pen écrit sur Twitter : Le peuple français ne se contentera plus de commentaires. Ce sont des actes qui sont attendus ! On se demande qui copie l’autre ! Et Nicolas Dupont-Aignan de surenchérir : Les attentats sont imprévisibles, mais nous ne pouvons pas accepter l’inaction de l’Etat !

Il ne faut pas s’habituer à ces réactions ultra sécuritaires qui demandent pêle-mêle la fermeture des frontières, l’internement des fichiers S ou l’expulsion de ceux qui n’ont pas la nationalité française.

Je veux redire que ces discours doivent être combattus avec rigueur.

Il faut rappeler par exemple que l’internement des fichiers S n’est pas possible. Non pas seulement, même si c’est essentiel, parce qu’il faudrait modifier note constitution qui ne permet pas d’interner des citoyens sans jugement et sortir de l’Europe car cette mesure est contraire à la Convention européenne des Droit de l’Homme, mais parce que cette mesure contraire à notre droit et à nos traditions est à terme inefficace et même dangereuse.

La fiche S est utile à la police pour suivre des personnes potentiellement dangereuses et permet d’éviter des attentats. D’autre part, l’internement des fichés S ne pourrait évidemement être éternel et aurait pour effet de relâcher des personnes qui se seraient radicalisées un peu plus pendant leur rétention, ayant été victimes d’une mesure contraire au droit international.

Il faut aussi rappeler avec constance que l’immigration ne fournit pas l’essentiel des terroristes qui sont hélas bien de chez nous !

Le Gouvernement Philippe est allé loin, sans doute trop loin, dans la nécessaire adaptation de notre droit à la menace islamiste. Il a par ailleurs une politique souvent inhumaine à l’égard des migrants.

La police agit, elle évite de nombreux attentats, elle doit être respectée et soutenue dans son action. L’appareil législatif est largement suffisant pour faire face à la menace.

Sans doute l’amélioration de notre système carcéral, indigne de notre République, est-elle la seule mesure importante qui pourrait contribuer à la lutte contre l’islamisme radical. L’essentiel est dans l’éducation, la défense pied à pied des valeurs républicaines, la lutte contre les discriminations et tous les intégrismes religieux.

L’histoire, et en particulier celle des années 30, nous a appris que de grands peuples peuvent se tromper. L’une des tâches des progressistes attachés aux droits de l’Homme est de lutter contre ceux qui utilisent la misère et la peur pour attiser les haines malsaines.

5 réflexions sur « La tentation liberticide »

  1. Après Sun Tzu et Clausewitz, il n’est plus permis d’ignorer que la victoire ne découle pas de l’anéantissement de l’ennemi, mais de l’anéantissement de sa volonté de nous affronter. Une des conditions de la victoire est donc de prouver à l’ennemi islamiste notre détermination à le combattre.
    Or, dans le cas du terrorisme islamiste l’ennemi est prêt à tuer et à mourir, une grande partie de ses troupes ont fait face à des conditions extrêmes et n’abandonnent pas pour autant. Il est prêt à affecter la totalité de ses ressources intellectuelles, morales, humaines, matérielles, politiques. Voilà la mesure de sa détermination, et notre réponse doit être à la hauteur, tant en termes d’engagement que de volonté de vaincre. Les alliés n’ont pas triomphé des nazis et libéré Auschwitz avec des bougies posées sur des charniers, par la non-violence et l’apaisement !
    Et qu’avons-nous ? Un ministre de l’Intérieur qui se félicite d’avoir expulsé vingt islamistes en trois mois ! Non seulement son résultat est lamentable, mais il ne se rend même pas compte qu’il devrait en avoir honte. Des groupes islamistes présentent des candidats aux élections comme ailleurs en Europe,. Eux et leurs alliés s’infiltrent dans le monde associatif, des clubs de sport au soutien scolaire et maintenant Act’Up et UNEF Paris-Sorbonne. Nous collaborons avec des pays (Arabie Saoudite, Qatar) qui financent l’idéologie qui veut nous détruire.
    Comment respecter une société trop lâche pour combattre ceux qui menacent ses citoyens, et qui démontre sa veulerie en recherchant systématiquement l’apaisement au prix des accommodements les plus déraisonnables ? Comment respecter la démocratie lorsque des magistrats sans aucune légitimité démocratique se permettent de mépriser la volonté générale ? Comment respecter la République lorsqu’elle confond critique nécessaire et auto-flagellation, lorsqu’elle reproche de ne pas s’intégrer à ceux à qui elle-même répète sans cesse qu’elle mérite qu’ils la haïssent ?
    Pourtant nous avons les moyens d’interdire les groupes cultuels ou politiques qui refusent de se plier à nos fondamentaux démocratiques. Au sujet des saccages du 1er mai – qui en disent long sur la capacité de l’Etat à remplir ses missions régaliennes – le Premier ministre a déclaré « qu’il condamne également l’irresponsabilité des discours radicaux qui encouragent de tels agissements. » Appliquons la même logique au CFCM, aux Frères musulmans, au Parti des indigènes de la République, au CCIF, à la Grande mosquée de Paris !
    Nous avons les moyens d’expulser les radicalisés étrangers étrangers, pour peu que les tribunaux cessent d’y faire obstacle pour des question de pure forme et quoi qu’en pense la Cour européenne des droits de l’homme.
    Nous pouvons reconquérir sans angélisme « les territoire perdus de la République ». Ils sont dominés par une culture qui ne respecte pas ceux qui sont respectables, mais ceux qui se font respecter. En cela, il faut donc faire le contraire à ce que propose Jean-Louis Borloo qui veut dépenser des milliards au profit de groupes hostiles au lieu d’investir sur les individus désireux de s’intégrer. Et souvenons-nous de ce que la Chine ancienne a merveilleusement synthétisé en une phrase : « Faites en sorte que les vaincus puissent se féliciter de vous avoir pour vainqueurs ».

    [Quelques remarques rapides.
    Qu’il faille une réponse à la hauteur, tant en terme d’engagement que de volonté de vaincre, j’en conviens aisément mais nous ne donnons pas le même sens à cette expression me semble-t-il.

    Je crois en particulier qu’il ne faut pas tout confondre. Il y a des terroristes qui veulent imposer l’Islam par la force et qui sont nos ennemis et puis il y a des musulmans qui ne partagent pas forcément toutes nos valeurs mais qui ne sont pas des terroristes. Faire l’amalgame, c’est favoriser le développement du terrorisme en lui permettant de se nourrir des sentiments de frustration et d’injustice que nous aurions créés.

    Pour filer ta métaphore (discutable), les alliés ont en effet su combattre avec résolution mais ils n’ont pas assimilé tous les allemands aux nazis et ils ont su, le moment venu, décider du Plan Marshall.
    Que certains fassent preuve d’angélisme, j’en conviens mais l’ancien professeur en Ecole Militaire que je suis n’a jamais été un adepte de la non-violence ou du pacifisme béat.

    Le débat est ouvert sur les moyens de lutter contre l’islamisme radical mais il ne peut être un combat contre les musulmans et il doit respecter l’état de droit sinon le remède serait pire que le mal.
    Le plan Borloo peut évidemment être critiqué mais la reconquête des territoire perdus de la République nécessite volonté et moyens. S. R.]

    1. Je n’ai jamais dit que la lutte contre l’islamisme s’apparente à un combat contre les musulmans. J’ai dit qu’il y a des associations et des organisations cultuelles et politiques qui prônaient, subrepticement, un combat contre notre démocratie. Pour exemple, le Parti des indigènes de la République avec son discours racialiste et décolonial est un parti dangereux qui devrait être dissous. Ensuite, le CFCM et la Mosquée de Paris doivent prendre leurs responsabilités.

  2. Bonjour,

    Merci Mr Bacher !

    Quand je disais dans les années 2010 que l’on compterait les morts en France, quand certains distillaient la haine, que Boubaker comme signe de paix demandait 2000 mosquées de plus à peine 2 mois après la tuerie de Charly et j’en passe, je me suis fait copieusement insulté sur ce site, certains ont même reproché à Sylvain de faire paraître mes tickets.

    Je vois que d’autres sont aujourd’hui lucide, enfin !

    Face à des tueurs l’angélisme ne peut pas être une réponse adaptée, c’est fini les bisounours…

    Filou91

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