MPE50 Georges Peignot

[Bonne journée à tous !]

Georges Peignot

Né à Paris le 24 juin 1872 et mort à Givenchy le 28 septembre 1915, Georges Peignot est un créateur et fondeur de caractères. Il a été à l’origine de polices de caractères de grande qualité qui ont fait de l’entreprise familiale l’une des plus grandes fonderies de caractères du siècle.

C’est un élève médiocre qui quitte le collège Chaptal pour être apprenti chez son parrain, Emile Faconnet qui pratique la taille-douce. Georges y révèle ses dons artisitiques et est admis aux Arts décoratifs en 1890. En 1891, il est à Leipzig où il apprend dans la fonderie Schwieger la gravure des poinçons et fait connaissance avec le monde des caractères d’imprimerie.

En 1892, il est à Hambourg dans la fonderie de caractères Gentzsch ou il continue de perfectionner sa connaissance des caractères d’imprimerie.

Après son service militaire (2 ans et demi !) il épouse Suzanne Chardon, ils ont quatre enfants.

Il entre à la fonderie de blancs typographiques que dirige son père Gustave Peignot en 1896 où il est chargé de gérer les fonds de caractères récemment acquis et éventuellement de créer de nouveaux caractères.

C’est en 1897 qu’il rencontre Eugène Grasset, un illustrateur déjà reconnu. Il lui achète le caractère qu’il nommera Grasset et le fait graver par Henri Parmentier. C’est un grand succès qui vaut à Georges Peignot de devenir, pour deux ans, trésorier de la Chambre Syndicale des maitres fondeurs typographes français.

En 1898, Georges Peignot, commande à Georges Auriol un caratère de style Art nouveau. Ce sera la Française Légère. D’autres caractères paraissent : l’Auriol Labeur (1904), la Française allongée (1905), l’Auriol Champlevé (1906), la série des Robur (1907)…

En 1903 et 1906 paraissent les deux tomes du Spécimen destiné aux professionnels pour leur faire connaître les caractères de la fonderie. Un ouvrage remarquable et érudit.

En 1912, Georges Peignot lance le caractère Cochin qui remporte un grand succès. Avec Francis Thibaudeau et son frère Lucien Peignot, il en assure la promotion avec une remarquable plaquette.

Il est malheureusement mis en minorité au sein du directoire de l’imprimerie à cause de sa mère qui préfère ses frères ainés. Dépressif, il s’éloigne de la gestion de l’entreprise. Il travaille alors avec le graveur Henri Parmentier à un nouveau caractère Garamond qui ne sera commercialisé, avec succès, que 11 ans après sa mort.

La guerre de 1914-1918 va hélas apporter une fin tragique à l’existence de Georges Peignot.

Il est mobilisé comme adjudant d’artillerie au premier régiment d’artillerie. Le 25 septembre 1914, son frère cadet André est tué. Georges demande à partir sur le front dans le même régiment que son frère. Le plus jeune de ses frères, Rémy est tué lui aussi le 15 mai 1915. Le 28 septembre 1915, Georges Peignot est frappé d’une balle en plein front après avoir crié à ses troupes En avant ! comme le rapporte son quatrième et dernier frère Lucien qui sera lui aussi tué au combat le 29 juin 1916.

Pour en savoir plus

Bibliographie

AURIOL G., G. PEIGNOT & FILS. La « Française légère » et les « ornements » d’Auriol :  ce fascicule est spécialement consacré à la présentation de 5 corps du caractère « française légère » et d’ornements de George Auriol gravés par Eugène Parmentier. Paris : Fonderie G. Peignot & fils, 1902.

DEBERNY ET PEIGNOT (PARIS). Spécimen général des Fonderies Deberny et Peignot. Tome 2 Tome 2. Paris (18 rue Ferrus) : Deberny & Peignot.,

FROISSART J.-L. L’or, l’âme et les cendres du plomb: l’épopée des Peignot, 1815-1983. Paris, France : Tekhnê, 2004. 394 p.ISBN : 978-2-9522836-0-1.

Georges Peignot en 1910
(source : Wikimedia Commons, archives familiales, domaine public).

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