Une lettre de Bruno Piriou

L’association l’Olivier, section locale de l’Association France Palestine Solidarité a adressé récemment à toutes les têtes de liste aux municipales de Corbeil-Essonnes, une lettre leur posant 4 questions sur leurs positions et intentions concernant la situation en Palestine et le respect des droits des Palestiniens.

Je publie ci-dessous la réponse que vient de nous faire parvenir Bruno Piriou pour la liste Corbeil-Essonnes Notre ville. Je publierai toutes les autres réponses qui nous parviendrons.

A l’Olivier,
Association France Palestine Solidarité Corbeil-Essonnes


Monsieur le Président, Cher Jacques,

J’ai bien reçu votre courrier du 4 mars qui a retenu toute mon attention.

Je voudrais tout d’abord vous indiquer que je suis comme vous très préoccupé par l’évolution de la situation en Palestine et que je mesure les souffrances que l’attitude d’Israël fait subir au peuple palestinien. J’estime, comme vous, que doit s’appliquer, là comme ailleurs, le droit international.

Mon attachement à la défense des droits des palestiniens ne date pas d’hier. Déjà, il y a plus de dix ans, je m’étais rendu sur place en participant à une délégation du Conseil Général de l’Essonne dont j’étais Vice-Président. Il s’agissait alors de développer la coopération avec le camp de réfugiés de Khan Younis dans la bande de Gaza, soutenue par la ville d’Évry et le Conseil Général.

Je voudrais ensuite répondre précisément à vos questions après les avoir rappelées.

1. Seriez-vous disposé, si vous étiez élu à manifester votre souci d’avoir un comportement socialement responsable en évitant de favoriser les activités des entreprises dans les colonies israéliennes ou indirectement par les achats ou les délégations de services de votre commune ?

Oui, nous éviterons de favoriser les activités des entreprises dans les colonies israéliennes. Nous comptons d’ailleurs sur votre collaboration pour connaître les entreprises qui favorisent d’une manière ou d’une autre la colonisation israélienne illégale.

D’une manière plus générale, nos collectivités peuvent, de manière volontariste, mettre en œuvre une politique d’achat équitable et/ou reposant sur des critères de respect des droits humains et de normes environnementales. Nous le ferons.

2. Seriez-vous disposé, si vous étiez élu à passer avec Jérusalem Est (Gouvernorat palestinien), en développement de la relation établie, un accord de coopération décentralisée tel que le prévoit la loi française et à l’instar de celui passé par la région Île-de-France en 2012 ?

Bien entendu, une telle décision ne peut résulter que du vote du Conseil Municipal mais j’y suis personnellement favorable – et elle figure dans notre programme – et je m’engage à la proposer dans la première année de mon mandat.

Je trouve par ailleurs très utile la relation que vous avez nouée avec le quartier de Silwan à Jérusalem Est et je vous souhaite pleine réussite pour l’exposition de photographies que vous allez réaliser dans notre ville.

3. Seriez-vous disposé, si vous étiez élu à prendre des mesures concrètes manifestant votre attachement au droit international, aux droits de l’Homme et au droit à l’autodétermination des peuples, partout dans le monde, y compris en Palestine occupée, en organisant par exemple des débats et le vote de vœux ou de motions au sein du conseil municipal ou de l’agglomération ?

Oui, la commune ne peut évidemment se substituer au gouvernement qui mène la diplomatie de notre pays mais elle peut émettre des vœux et attirer l’attention des autorités gouvernementales sur tel ou tel problème. Dans ce cadre, je pense que notre pays doit condamner fermement la colonisation des territoires occupés et exiger leur évacuation.

J’ajoute que, ce faisant, nous devons en permanence ne pas unir nos voix à  ceux qui veulent détruire Israël ou qui se laissent aller à un antisémitisme de sinistre mémoire que je condamne fermement.

Au demeurant, une solution de paix conforme aux résolutions de l’ONU et aux droits de l’homme serait également favorable aux peuples israélien et palestinien.

Mais votre question est plus générale et va au-delà du problème de la Palestine. Depuis plus d’un siècle, les communes de France et du monde – ce qu’on nomme les pouvoirs locaux – forment des réseaux internationaux (par exemple Citées Unies France) qui affirment des principes de défense de la Paix, des Droits de l’Homme et une certaine conception de la solidarité et de l’égalité dans nos villes.

Le conseil municipal d’une ville ou même d’un village n’a pas pour seule mission de gérer les problèmes de la vie quotidienne des habitants. Il peut avoir une conception humaniste ambitieuse de son action, avoir un rôle d’ouverture aux grands problèmes de notre époque et s’ouvrir sur la solidarité internationale.

C’est ce que font depuis longtemps de très nombreuses collectivités françaises dans le cadre de leurs jumelages et de leurs accords de coopération décentralisée. Rappelons-nous leur rôle, entre autres, dans la construction de l’amitié franco-allemande après la guerre ou dans la sensibilisation aux questions du mal développement dans les pays du sud.

Avec mon équipe, c’est sur cette conception ouverte au monde de l’action de notre municipalité que nous agirons.

4. Si vous étiez élu, quelle place souhaitez-vous donner aux associations de solidarité internationale et de défense des droits de l’homme dans la vie de la cité ?

D’une manière générale, notre équipe est très attachée à la vie associative. Les associations doivent pouvoir se développer en toute indépendance et disposer des moyens de la commune dès lors qu’elles respectent la loi.

L’ampleur des moyens mis à leur disposition ne dépendra que des moyens de la commune, des projets qu’elles mènent à bien, de leur utilité sociale et enfin de la rigueur de leur gestion.

Je pense que les associations de solidarité internationale et de défense des droits de l’homme ont un rôle important à jouer pour mobiliser les citoyens mais aussi pour former les jeunes au respect des valeurs républicaines et pour créer du lien social entre les habitants.

Je tiens à vous préciser, connaissant les actions que vous avez menées par le passé, que vous pourrez disposer des salles nécessaires à vos réunions et à vos actions comme les expositions, ainsi que de l’aide du service logistique dans le respect des règles communes à toutes les associations.

Je suis évidemment d’accord pour que cette réponse soit rendue publique.

Je vous prie de croire, Monsieur le Président, Cher Jacques, en ma solidarité active avec le peuple palestinien et en l’expression de ma parfaite considération.


Bruno Piriou

 

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