MPE32 John von Neumann

[C’est à John von Neumann qu’est consacré le 32e article issu de Ma petite encyclopédie.
Demain l’article sera consacré à l’Ecole Estienne.
Bonne journée !]

John von Neumann

This image comes from Los Alamos National Laboratory, a national laboratory privately operated under contract from the United States Department of Energy by Los Alamos National Security, LLC betweeen October 1, 2007 and October 31, 2018. LANL allowed anyone to use it for any purpose, provided that the copyright holder is properly attributed. Redistribution, derivative work, commercial use, and all other use is permitted. LANL requires the following text be used when crediting images to it: (link)

 

Né le 28 décembre 1903 à Budapest et mort le 8 févvrier 1957 à Washington, John von Neumann est un informaticien, mathématicien et physicien hongrois qui a acquis la nationalité américaine en 1937.

Il a obtenu des résultats importants en mathématiques, en informatique, en mécanique quantique et en sciences économiques.

Enfant prodige, John von Neumann est docteur en mathématiques de l’Université de Budapest alors qu’il n’a pas encore 22 ans. Il obtient aussi un diplôme de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich en génie chimique.

A 25 ans il reçoit le titre de privatdozent à Berlin et à Hambourg (titre universitaire décerné aux enseignants qui ont écrit une habilitation (deuxième thèse) mais qui n’ont pas encore de poste). Titulaire d’une bourse de la fondation Rockefeller, il travaille à l’université de Göttingen avec Robert Oppenheimer sous la direction de David Hilbert. Il côtoie également Werner Heisenberg et Kurt Gödel.

En 1930, il est professeur invité à l’université de Princeton puis de 1933 à sa mort, professeur de mathématiques à l’institute for Advenced Study où il rejoint Albert Einstein et Kurt Gödel.

Naturalisé américain en 1937, il s’oriente vers les mathématiques appliquées, développe la méthode de Monte-Carlo et participe à la conception des premiers ordinateurs.

A partir de 1940 et jusqu’à sa mort il est membre du comité consultatif scientifique du Balistic Research Laboratory. De 1943 à 1955 il est consultant scientifique au laboratoire national de Los Alamos et participe au projet Manhattan (construction de de la première bombe atomique).

En 52 il devient membre du Comité consultatif général de la Commission américaine à l’énergie atomique dont il prend la direction en 1955. Il est l’un des théoriciens de la guerre froide.

Il meurt à 54 ans en 1957 d’un cancer probablement provoqué par les radiations reçues lors d’essais.

Dans le domaine informatique, John von Neumann a donné son nom à l’architecture de von Neumann qui est encore utilisée dans la quasi totalité de nos ordinateurs. Il est en particulier l’auteur de First Draft of a Report on the EDVAC dans lequel une mémoire unique contient à la fois les instructions et les données.

John vons Neumann est également à l’origine du concept d’automate cellulaire qui sera utilisé par Conway dans le jeu de la vie.

Vidéos

Excellent documentaire d’ARTE :

Bibliographie

ELSNER B., MINSKY M. L., PENROSE R. John von Neumann :  prophète du 21ème siècle. [s.l.] : BFC productions [prod.] ARTE France développement [prod., distrib.], 2014.

 

FORMICA G. Da Hilbert a von Neumann :  la svolta pragmatica nell’assiomatica. Roma : Carocci, 2013. 261 p.(Biblioteca di testi e studi). ISBN : 978-88-430-6918-7.

 

GRACIÁN E. Pierre, papier et théorème :  Von Neumann et la théorie des jeux. Paris : RBA France, 2014. 166 p.(Grandes idées de la science). ISBN : 978-2-8237-0183-8.

 

ISRAEL G. The world as a mathematical game :  John von Neumann and twentieth century science. Basel : Birkhäuser, 2009. (Science networks historical studies, v. 38)ISBN : 978-3-7643-9896-5.

 

LEONARD R. Von Neumann, Morgenstern and the creation of game theory :  from chess to social science 1900-1960. Cambridge : Cambridge university press, 2010. 390 p.(Historical perspectives on modern economics). ISBN : 978-0-521-56266-9.

 

O’REGAN C. G. Giants of computing :  a compendium of select, pivotal pioneers. London : Springer, 2013. ISBN : 978-1-4471-5340-5.
PLATO J. VON. The great formal machinery works :  theories of deduction and computation at the origins of the digital age. [s.l.] : [s.n.], [s.d.].377 p.ISBN : 978-0-691-17417-4.

 

VON NEUMANN J. John von Neumann :  selected letters. London : Oxford University press, 2005. 301 p.(History of mathematics, volume 27)ISBN : 978-0-8218-3776-4.

 

J. Robert Oppenheimer et John von Neumann (Source : Wikimedia Commons, domaine public)

 

Julian Bigelow, Herman Goldstine, Robert Oppenheimer et John von Neumann à l’Institute for Advanced Study de Princeton (Source : Wikimedia Commons, licence : Creative Commons Attribution – Partage dans les Mêmes Conditions 3.0 (non transposée)).

MPE31 Eau-forte

[L’article d’aujourd’ui, le trente-et-unième tiré de Ma petite encyclopédie, est consacré à une technique de gravure : l’eau-forte.
N’hésitez pas à afficher les images à haute résolution en utilisant le clic droit !
Demain l’article publié sera consacré à John Von Neumann
Bon dimanche à tous !]

Eau-forte

N. f.

Procédé de gravure en creux utilisant une plaque de cuivre creusée par l´acide.

Gravure réalisée en utilisant ce procédé.

Jadis, acide nitrique utilisé par le procédé du même nom.

Histoire

D’abord utilisé au Moyen Âge pour graver le métal, l’eau-forte est utilisée dès le début du 15e siècle pour réaliser des images imprimées. Urs Graf dès 1513 et Albrecht Dürer en 1515 explorent les possibilités de cette technique.

L’eau-forte devient ensuite un moyen d’expression important pour les peintres-graveurs.

Le grand graveur Jacques Callot (1592-1635) perfectionne le procédé en utilisant un nouvel outil, l’échoppe (à la place d’une simple pointe) qui permet de faire varier l’épaisseur des traits. Il substitue aussi un vernis dur au vernis mou utilisé précédemment. Il met aussi au point l’utilisation des bains multiples qui permet de doser la profondeur des tailles.

En 1645, Abraham Bosse (1602-1676) publie le premier traité pratique et théorique sur l’eau-forte (Traité des manières de graver en taille douce sur l’airain par le moyen des eaux fortes et des vernis durs et mols).

De très nombreux artistes vont ensuite utiliser l’eau-forte: Rembrandt, Claude Lorrain et Ruysdael au 17e siècle, Gabriel de Saint-Aubin, Piranèse, Watteau, Boucher, Tiepolo au 18e.

Plus récemment, de grands peintres comme Goya, Degas, Pissaro, Picasso ou Matisse se sont illustrés en utilisant l’eau-forte.

Technique

Les étapes de la réalisation d’une eau-forte :

  1. La forme imprimante, constituée d’une plaque de cuivre est d’abord préparée (limage des bords, nettoyage, dégraissage).
  2. La plaque reçoit ensuite uniformément un vernis qui résiste au mordant.
  3. La plaque est ensuite enfumé afin de devenir noire pour faciliter le dessin.
  4. la gravure est alors effectuée en commençant par les zones les plus foncées. On enlève le vernis sur les zones que l’on veut creuser.
  5. La plaque est plongée dans le mordant (historiquement de l’acide nitrique dilué appelé eau forte) qui creuse le cuivre aux endroits qui ne sont plus protégés par le vernis.
  6. On répète le cas échéant les étapes 4 et 5 pour obtenir des zones de moins en moins sombres (voir vidéo ci-dessous). La qualité de la plaque obtenue dépend de la maîtrise que le graveur possède de la température du mordant, de sa concentration et de la durée d’exposition.
  7. On enlève ensuite le vernis.
  8. On peux passer à l’impression proprement dite en commençant par encrer le plaque. L’encre pénètre dans tous les creux créés par l’acide. La plaque est soigneusement essuyée pour que l’encre ne subsiste que dans les creux.
  9. On peut enfin utiliser une presse pour transférer l’encre sur le papier.

Vidéos

Présentation de la technique de l’eau-forte au trait par Patrice Henry-Biabaud.

Tirage d’une eau-forte (avec une plaque de cuivre originale gravée par Gustave Doré) :

Pour en savoir plus

Bibliographie

BAILLY-HERZBERG J. L’eau-forte de peintre au dix-neuvième siècle,  1 :  Histoire de la Société des aquafortistes et catalogue des eaux-fortes publiées. Paris : L. Laget, 1972a. 290 p.(L’eau-forte de peintre au dix-neuvième siècle).

BAILLY-HERZBERG J. L’eau-forte de peintre au dix-neuvième siècle,  2 :  dictionnaire de la Société des aquafortistes. Paris : L. Laget, 1972b. 201 p.(L’eau-forte de peintre au dix-neuvième siècle).

BOSSE A. De la manière de graver à l’eau forte et au burin, et de la gravure en manière noire avec la façon de construire les presses modernes & d’imprimer en taille-douce [En ligne]. Nouvelle édition, augmentée de l’impression qui imite les tableaux, de la gravûre en maniere de crayon, celle qui imite le lavis. Enrichie de vignettes & vingt-une planches en taille douce.[s.l.] : [s.n.], [s.d.]. Disponible sur : < http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8540996d >

CATE P. D., GRIVEL M. De Pissarro à Picasso :  l’eau-forte en couleurs en France  oeuvres des collections de la Bibliothèque nationale et du Zimmerli art museum. Paris : Flammarion, 1992. 198 p.ISBN : 978-2-08-013606-0.

HELSINGER E. K., DAVID AND ALFRED SMART MUSEUM OF ART. The « writing » of modern life :  the etching revival in France, Britain and U. S., 1850-1940  [exhibition, Chicago, Smart museum of art, November 18, 2008-April 19, 2008]. Chicago : Smart museum of art, 2008. 101 p.ISBN : 978-0-935573-45-9.

JEAN-RICHARD P., MUSÉE DU LOUVRE. Maîtres de l’eau-forte des XVIe et XVIIe siècles :  XIIe exposition de la collection Edmond de Rothschild  [Paris], Musée du Louvre, 30 mai-25 août 1980. Paris : Éditions des Musées nationaux, 1980. 127 p.ISBN : 978-2-7118-0157-2.

LUIJTEN G., RIJKSMUSEUM. Rembrandt’s etchings. Amsterdam Zwolle : Rijksmuseum Waanders, 2000. 48 p.(Rijksmuseum dossiers). ISBN : 978-90-400-9491-0.

MARIANI G. Acquaforte :  acquatinta, lavis, ceramolle  le tecniche calcografiche d’incisione indiretta. Roma : De Luca, 2005. 189 p.(Lineamenti di storia delle tecniche, 3)ISBN : 978-88-8016-653-5.

MARTIAL A.-P. Nouveau traité de la gravure à l’eau-forte pour les peintres et les dessinateurs [En ligne]. Paris : A. Cadart, 1873. 63 p. Disponible sur : < http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8470163v >

MURPHY J. E. Édouard Manet & etching at mid-century :  print from the permanent collection of the Picker art gallery  [exhibition, the Picker art gallery, Hamilton, May 12 – June 6, 1999]. Hamilton : The Picker art gallery, 1999.

ROBERT K. Traité pratique de la gravure à l’eau-forte (paysage et figure) [En ligne]. Paris : H. Laurens, 1891. 137 p.(Bibliothèque d’enseignement pratique des beaux-arts). Disponible sur : < http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63830410 >

ZERNER H. Les aquafortistes de l’Ecole de Fontainebleau. Paris : H. Zerner, 1969. 293 p.

Le incisioni di Jacques Callot nelle collezioni italiane :  [mostra, Roma, Istituto nazionale per la grafica, 11 giugno-19 luglio 1992, Pisa, Museo nazionale di San Matteo, settembre-ottobre 1992, Napoli, Istituto italiano per gli studi filosofici, novembre-dicembre 1992. Milano : Mazzotta, 1992. 309 p.ISBN : 978-88-202-1038-0.

Portrait de Georg Dorscheus, eau-forte, 1650
(Source : Wikimedia Commons,auteur Isaac Brunn,
Photo. M. Bertola/Musées de Strasbourg, domaine public
)

 

Façade du théâtre de Reims en 1906
tiré de Reims à l’eau forte, vues de Reims par L. Lesigne
(Source : Wikimedia Commons, auteur Léopold Lesigne, domaine public).

 

Eau-forte datant de 1625 représentant l’église de Saint Nicaise de Reims, détruite sous la Révolution française,
à ne pas confondre avec l’actuelle église Saint Nicaise.
(Source : Wikimedia Commons/Bibliothèque municipale de Reims,
auteur : Nicolas de Son, domaine public)

Christ Preaching (The Hundred Guilder Print)
de Rembrandt, vers 1646-1650, eau-forte, pointe sèche et burin sur papier (Source : Wikimedia Commons, domaine public)

MPE30 Tim Berners-Lee

[Notre trentième article issu de Ma petite encyclopédie est consacré à l’un des pionniers du web, Tim Berners-Lee.
Demain nous parlerons des eaux-fortes.
Bon week-end à tous !]

Tim Berners-Lee

(Source Wikimedia Commons, auteur Paul Clarke : licence Créative Commons Attribution – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International)

Né le 8 juin 1955 à Londres, Tim Berners-Lee est un informaticien britannique connu comme l’un des inventeurs du World Wide Web.

Diplômé d’Oxford en 1976, Tim Berners-Lee travaille pour la première fois au CERN en 1980. Il y retourne en 1984. Il y est connecté au réseau interne et à ARPANET. Il propose un projet de gestion de l’information.

Son projet est de partager des documents et pour ce faire il a l’idée d’utiliser l’hypertexte avec internet. En 1990, il utilise l’expression World Wide Web. A partir de 1990, il développe avec Robert Cailliau et quelques membres du CERN les principales technologies du Web : les adresses (URL), le protocole HTTP et l’HTML ainsi que le premier navigateur web.

En 1991, ces technologies sont mises à disposition des physiciens du CERN. Elles vont ensuite progressivement se répandre, d’abord dans le milieu universitaire, puis dans les entreprises.

Vidéos

Tim Berners-Lee et le WorldWideWeb (ARTE) :

 

Entretien avec Tim Berners-Lee (CBC/Radio-Canada) :

Pour en savoir plus

Bibliographie

ALESSO H. P., SMITH C. F. Thinking on the Web :  Berners-Lee, Gödel, and Turing. Hoboken (N.J.) : J. Wiley, 2009. 291 p.ISBN : 978-0-471-76866-1.

BERNERS LEE T., FISCHETTI M., SOLA J., RUBIO FERNANDEZ M. Tejiendo la red: el inventor del world wide web nos descubre su origen. España : Siglo XXI Editores, 2000. ISBN : 978-84-323-1040-9.

GILLIES J., CAILLIAU R. How the Web was born: the story of the World Wide Web. Oxford : Oxford University Press, 2000. ISBN : 978-0-19-286207-5.

HOWELL I. Tim Berners-Lee. [s.l.] : [s.n.], 2018. ISBN : 978-1-4451-5952-2.

MARTIN C. Tim Berners-Lee. [s.l.] : [s.n.], 2015. ISBN : 978-0-7502-9012-8.

MCPHERSON S. S. Tim Berners-Lee :  inventor of the World Wide Web. Minneapolis, MN : Twenty-First Century books, 2010. 112 p.(USA today lifeline biographies). ISBN : 978-0-8225-7273-2.

PORTERFIELD J. Tim Berners-Lee. [s.l.] : [s.n.], 2016. ISBN : 978-1-4994-6290-6.

 

(Source : Wikimedia Commons, auteur : Silvio Tanaka, licence : Creative Commons Attribution 2.0 Générique).

MPE29 Jan Łukasiewicz

[Nous évoquons aujourd’hui un grand polonais, Jan Łukasiewicz.
L’article de demain sera consacré à Tim Berners-Lee, l’un des inventeurs du web.
Bonne journée à tous !]

Jan Łukasiewicz

Jan Łukasiewicz (Source : Wikipedia, licence : domaine public)

[ˈjan wukaˈɕɛvitʂ]

Né à Lemberg (Lwów) en 1878 et mort à Dublin en 1956, Jan Łukasiewicz est un philosophe polonais qui a travaillé dans les domaines de la logique philosophique, de la logique mathématique et de l’histoire de la logique dont il est un des meilleurs spécialistes.

Docteur en philosophie en 1902, Łukasiewicz enseigna d’abord à Lwów puis à l’Université de Varsovie. Il se fixa à Dublin en 1946 où il enseigna la logique mathématique.

Il a travaillé sur l’axiomatisation de la logique et sur la logique multivaluée (introduisant comme troisième valeur à côté de vrai et faux, la valeur possible).

Il est aussi l’inventeur de la notation préfixée dite notation polonaise ou notation de Łukasiewicz pour lui rendre hommage, utilisée par les langages informatiques LISP et Scheme.

La notation polonaise inverse (notation postfixée) a été quant à elle utilisée par les calculatrices de Hewlett Packard et par des langages informatiques comme Forth ou PostScript.

Pour en savoir plus

Bibliographie

ŁUKASIEWICZ J. Aristotle’s syllogistic: from the standpoint of modern formal logic. Oxford : Clarendon Press, 1998. ISBN : 978-0-19-824144-7.

ŁUKASIEWICZ J. Elements of mathematical logic. Oxford New York Paris : Pergamon press, 1963. 124 p.(International series of monographs on pure and applied mathematics, 31)

ŁUKASIEWICZ J. Selected works . Edited by L. Borkowski,… [Foreword by Jerzy Słupecki. Translations by O. Wojtasiewicz]. Amsterdam, London, North-Holland publishing C°; Warszawa, Państwowe Wydawnictwo naukowe : [s.n.], 1970.

ŁUKASIEWICZ J., VANDENBORRE K. Écrits logiques et philosophiques. Paris : J. Vrin, 2013. 331 p.(Mathesis). ISBN : 978-2-7116-2457-7.

Jan Łukasiewicz, avant 1934

(Source : Narodowe Archiwum Cyfrowe, domaine public)

 

Jan Łukasiewicz, avant 1906
(Source : Nowości Illustrowane 8/1906, domaine public)

MPE28 Ex-libris

[Ving-huitième publication aujourd’hui consacrée aux ex-libris.
Demain nous évoquerons Jan Łukasiewicz.
Bonne journée !]

Ex-libris

De la locution latine ex libris, composée de la préposition ex, de, et de l’ablatif pluriel de liber, livre, littéralement « (faisant partie) des livres (de) ».

N. m.

(on écrit aussi exlibris) Inscription à l’intérieur d’un livre permettant à son propriétaire d’indiquer sa possession et comportant habituellement la mention ex-libris.

Vignette artistique collée à l’intérieur d’un livre mentionnant le nom du propriétaire et éventuellement ses armes, sa devise.

Anglais

Bookplate.

Allemand

Das Exlibris.

 

Ex-libris de Sophie Mauler (Source : Wikimedia Commons, domaine public).
Ex-libris de l’écrivain américain Edgar Rice Burroughs (1875-1950), dessiné par son neveu Studley Oldham Burroughs. Il représente Tarzan portant la planète mars. (Source : Wikimedia Commons, domaine public).

MPE27 LaTeX

[Vingt-septième article consacré à un sujet technique mais important : le logiciel LaTeX qui permet de composer des documents de grande taille comme des formules mathématiques complexes et qui est un des outils que nous utilisons pour construire Ma petite encyclopédie]

LaTeX

Du grec τέχνη, art. Se prononce habituellement [latɛk] en français. Le x traduit un khi grec.

 

Langage et système de composition de documents.

On peut considérer LaTeX comme un super logiciel de traitement de texte et de mise en page capable de faire ce qu’il est très difficile de faire sans lui (comme écrire des formules mathématiques complexes, des formules chimiques, des équations de physique,…)

L’une de ses caractéristiques, déroutante pour les débutants, est qu’il n’est pas WYSIWYG (i. e. on ne voit pas immédiatement le résultat de ce que l’on écrit). Il est cependant remarquable et très utilisé pour la publication des articles scientifiques, de certaines thèses,… On utilise également fréquemment un de ses sous-ensembles pour publier des formules mathématiques sur internet (c’est d’ailleurs le cas de Ma petite encyclopédie, voir ci-dessous).

Comment ça marche ?

Prenons un exemple. On étudie un neurone formel qui accepte m entrées : x1, x2,… xm et qui est doté des coefficients synaptiques w1, w2,… wm.

On souhaite écrire la sortie associée à ces entrées sachant que la fonction d’activation non linéaire est noté φ.

L’utilisateur utilise un traitement de texte pour saisir le code (dans le langage LaTeX) qui décrit ce qu’il veut obtenir.

On peut utiliser un traitement de texte quelconque mais il existe des éditeurs spécialisés comme GNOME LaTeX et Kile sous Linux, WinEdt et TeXnicCenter sous Windows ou TeXShop sous macOS.

On écrit en latex :

\[
\varphi \left( w_0 + \sum_{j=1}^{m} w_j x_j \right)
\]

Ce code est ensuite traité par le compilateur de LaTeX qui le transforme en un code au format DVI qui contient la représentation grahique de la formule souhaitée dans le langage de description de page qui est propre à LaTeX. Il est ensuite possible de transformer ce code en PDF, en Postscript ou en HTML. Voici le résultat pour un affichage dans une page web de la formule décrite ci-dessus :

Histoire

Développé par Leslie Lamport au début des années 80, LaTeX est actuellement maintenu par une équipe de développeur (projet LaTeX3).

Les extensions

Il est possible de compléter LaTeX en écrivant ses propres macro-commandes mais aussi en utilisant ce qu’on appelle des paquets (i.e. des bibliothèques logicielles) qui permettent d’étendre ses fonctionnalités.

C’est ainsi que babel permet d’adapter LaTeX à chaque langue, amsmath permet d’étendre ses possibilités dans le domaine des mathématiques, listings permet la coloration syntaxique de code source, tensor permet de représenter des tenseurs, chemmacros permet d’écrire des formules et des réactions chimiques,… (il existe des centaines de paquets !)

Bien qu’il demande un effort pour apprendre à s’en servir, LaTex présente de nombreux avantages : il est gratuit, très riche en fonctionnalités, et a conquis le monde de la recherche. Il est très utilisé par les mathématiciens, les physiciens, les musiciens…

LaTeX et Ma petite encyclopédie

Notre équipe utilise LaTeX pour afficher correctement les formules mathématiques dont nous avons besoin et nous utilisons une bibliothèque en Javascript (MathJax) qui détecte le code LaTeX dans nos pages et le traduit à la volée en HTML.

Exemple :

Dans notre article Factorielle, nous avons besoin d’afficher la formule de Stirlig. Nous écrivons :

\[
n ! \sim \sqrt[2]{2 \pi n} \left( \frac{ n}{e} \right)^n
\]

ce qui permet d’afficher la formule qui suit dans notre page consacrée à la factorielle :

Pour en savoir plus

Bibliographie

LAVALLÉE I. Premiers pas en LaTeX. Paris : Hermann, 2012. 180 p.ISBN : 978-2-7056-8321-4.

LOZANO V. Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur LaTeX sans jamais oser le demander 1.5 ou Comment utiliser LaTeX quand on n’y connaît goutte. [Nouvelle éd. Lyon : Framasoft, 2013. 304 p.(Framabook, 5)ISBN : 979-10-92674-00-2.

MAGUIS N.-A. Rédigez des documents de qualité en LATEX. Paris : OpenClassrooms, 2015. 275 p.ISBN : 979-10-90085-81-7.

ROUQUETTE M. LaTeX appliqué aux sciences humaines. Tampere (Finlande) : Atramenta, 2012. 270 p.ISBN : 978-952-273-073-2.

MPE26 Lettre cadeau

[Chaque jour de confinement, un article issu de Ma petite encyclopédie, un projet open source de dictionnaire encyclopédique consacré à l’informatique et aux Arts graphiques.
Aujourd’hui le vingt-sixième article est consacré à la Lettre cadeau. Demain nous parlerons de LaTeX.]

Lettre cadeau

Etymologie : Le mot cadeau apparaît dans le sens de capitale ornée dès 1416. Il vient de l’ancien français cadel (lettre capitale) issu de l’ancien occitan capdel ou du latin catellus (petite chaine) à cause de la forme des traits de plume.

(On disait cadeau, on dit aussi lettre cadelée ou trait de plume) Lettrine de grande taille ornée grâce à des traits de plume pleins et déliés dessinant souvant des losanges. Ces lettres cadeaux sont fréquentes dans les manuscrits français dès le 15e siècle.

Ces lettres ornées ont longtemps été appelées cadeau comme en témoigne les définitions suivantes classées par ordre chronologique.

  • 1416 Cadeau : lettre capitale ornée (Inv. de N.-D. de Paris, fo8 vodans Gdf. Compl.).
  • 1532 Cadeau : lettre ornée de traits de plume (Bourdigné, Pierre Faifeu, ch. 48 dans Hug.)
  • 1621 Cadeau Est une grande lettre capitale, tirée par maistrise de l’art des Escrivains, ou maistres d’Escriture, à gros traits de plume. Et si toute l’Escriture est de tels cadeaux, on l’appelle Escriture cadelée. » (Jean Nicot, Thrésor de la Langue Françoise)
  • 1635 Cadeau : lettre tirée à grands, & gros traits (L’Invantaire des deus langues, Philippe Monet).
  • 1701 Cadeau : Grand trait de plume & fort hardi que font les Maîtres Ecrivains pour orner leurs écritures, pour remplir les marges… (Dictionnaire de Furetière).
  • 1728 Cadeau : Trait de plume figuré que les Maîtres à écrire font autour des exemples (Dictionnaire de Pierre Richelet).

Puis progressivement le sens moderne du mot cadeau s’est imposé. On parle aujourd’hui de lettre cadeau, de lettre cadelée ou de trait de plume.

On trouvera de nombreuses lettres cadelées sur la Plateforme Ouverte du Patrimoine.

La vidéo suivante présente un terrier manuscrit (au sens de registre décrivant les terres dépendant d’un seigneur) de la seigneurie de Collonge la Madeleine, dans la région d’Autun (Saône et Loire) écrit en 1530 pour Pierre Ailleboust médecin du Roi . Il contient 39 lettrines qui sont des lettres cadeaux représentant des trognes de paysans de Collonge.

Pour en savoir plus

Lettre cadeau (Source Wikimedia Commons, domaine public).

MPE25 Richard Hamming

[C’est à l’inventeur de la distance de Hamming et des codes correcteurs d’erreurs, Richard Hamming, qu’est aujourd’hui consacré notre article tiré de Ma petite encyclopédie.
Demain il sera question de lettre cadeau]

Richard Hamming

(Fair Use)

Richard Hamming est un mathématicien né en 1915 à Chicago (Illinois) et décédé à Monterey (Californie) en 1998.

On lui doit les codes de Hamming et la distance de Hamming.

Il obtint son doctorat en 1942 à l’Université de l’Illinois et se marie la même année avec Wanda Little.

Il est professeur à l’Université de Louisville lorsqu’éclate la seconde guerre mondiale. Il quitte alors son poste et rejoint le projet Manhattan en 1945 (projet de recherche qui devait aboutir à la construction des premières bombes atomiques américaines). Il est chargé de travailler sur les ordinateurs IBM qui eurent un rôle très important dans le projet. Il fut rejoint par sa femme qui travailla également pour le Projet Manhattan (elle travailla plus tard avec Enrico Fermi)

Dans Mathematics on a Distant Planet publié en 1998, Richard Hamming évoque une phase intéressante (et troublante) de son travail :

…at Los Alamos … we were designing atomic bombs. Shortly before the first field test (you realize that no small scale experiment can be done – either you have a critical mass or you do not), a man asked me to check some arithmetic he had done, and I agreed, thinking to fob it off on some subordinate. When I asked what it was, he said, « It is the probability that the test bomb will ignite the whole atmosphere. » I decided I would check it myself! The next day when he came for the answers I remarked to him, « The arithmetic was apparently correct but I do not know about the formulas for the capture cross sections for oxygen and nitrogen – after all, there could be no experiments at the needed energy levels. » He replied, like a physicist talking to a mathematician, that he wanted me to check the arithmetic not the physics, and left. I said to myself, « What have you done, Hamming, you are involved in risking all of life that is known in the Universe, and you do not know much of an essential part? » I was pacing up and down the corridor when a friend asked me what was bothering me. I told him. His reply was, « Never mind, Hamming, no one will ever blame you ».

De 1946 à 1976, Richard Hamming travaille pour les laboratoires Bell où il collabore avec Claude Shannon.

Il écrit à ce sujet :

[At] Bell Labs I came into a very productive department. Bode was the department head at the time; Shannon was there … I shared an office for a while with Shannon. At the same time he was doing information theory, I was doing coding theory. It is suspicious that the two of us did it at the same place and at the same time – it was in the atmosphere.

Richard Hamming est surtout connu pour ses travaux sur la détection d’erreurs et les codes correcteurs d’erreurs. C’est en avril 1950 qu’il publia son texte le plus important dans ce domaine Error detecting and error correcting codes. Ce texte est à l’origine de concepts qui nous sont aujourd’hui familiers comme les codes de Hamming ou la distance de Hamming.

Pour en savoir plus

Bibliographie

ERDMAN R. C. The application of the Hamming error correcting code to digital data communication systems. [s.l.] : [s.n.], 1963.

HAMMING R. W. Calculus and the computer revolution. Boston : Houghton Mifflin Company, 1968.

HAMMING R. W. Coding and information theory. Englewood Cliffs : Prentice-Hall, 1986. ISBN : 978-0-13-139072-0.

HAMMING R. W. Computers and society. New York, N.Y., [etc. : McGraw-Hill, 1972.

HAMMING R. W. Digital filters. Mineoloa, N.Y. : Dover, 1989. ISBN : 978-0-486-65088-3.

HAMMING R. W. Numerical methods for scientists and engineers. 2nd. edition. New York St. Louis San Francisco : Mc-Graw-Hill book C°, 1973. 721 p.(International series in pure and applied mathematics). ISBN : 978-0-07-025887-7.

HAMMING R. W. The art of probability for scientists and engineers. Redwood City (Calif.) : Addison-Wesley, 1991. 344 p.ISBN : 978-0-201-51058-4.

HAMMING R. W., KAISER J. F., BELL COMMUNICATIONS RESEARCH I. You and your research: seminar by Richard W. Hamming : transcription of the Bell Communication Research Colloquium Seminar « You and your research ». Morristown, NJ : Bell Communications Research, 1986.

LEE J. A. N. International biographical dictionary of computer pioneers [En ligne]. Chicago : Fitzroy Dearborn, 1995. Disponible sur : < https://archive.org/details/internationalbio00john > (consulté le 12 avril 2020)

MPE24 Signes de correction typographique

[Un document utile aujourd’hui, les signes à utiliser quand on corrige un document pour un imprimeur, un éditeur,…
Demain nous évoquerons Richard Hamming.
Bon dimanche à tous !]

Signes de correction typographique

Signes conventionnels utilisés par les professionnels de la chaîne graphique dans la correction des épreuves afin d’éviter les problèmes de compréhension.

(Source Wikipedia, domaine public)

Pour voir l’image en plus haute résolution, clic droit sur l’image et view Image

MPE23 Virgule flottante

[Un article technique aujourd’hui qui pourrait intéresser les étudiants en informatique et les personnes en reconversion professionnelle dans le domaine.
Demain, nous évoquerons les signes de correction typographique, utiles à ceux qui ont à communiquer avec les professionnels de la chaine graphique.
Passez un bon week-end (confiné) !]

Virgule flottante

Méthode d’écriture des nombres réels utilisée dans les ordinateurs.

Les nombres sont représentés par trois éléments :

  • Le signe (+1 ou -1) toujours codé sur un bit.
  • La mantisse (ont dit aussi significande).
  • l’exposant (entier relatif)

Ces trois éléments sont liés par la formule :

nombre = signe x bexposant

dans laquelle b est la base de numération utilisée. Ce sera le plus souvent 2 mais on trouve des machines qui utilisent d’autres valeurs.

Donnons un exemple (en base 10) :

1,414 = 1 x 1414 x 10-3

1 représente le signe, la mantisse est 1414, l’exposant est -3.

On peut observer immédiatement que le même nombre peut être représenté de plusieurs manières (avec la même précision), par exemple :

1,414 = 1 x 1,414 x 100

1,414 = 1 x 141,4 x 10-2

On fait ainsi flotter la virgule. La position de la virgule est une convention qui est fixée par la norme utilisée. Il faut aussi décider du nombre total de bits utilisés et du nombre utilisé pour coder la mantisse et l’exposant.

La norme IEEE 754

Cette norme parue en 1985 est venu fixer les formats des nombres en virgule flottante utilisés dans les ordinateurs.

Elle spécifie deux formats de nombres en virgule flottante en base 2 et deux formats étendus optionnels. Elle précise également comment doivent doivent être effectuées quelques opérations.

La plupart des ordinateurs actuels utilise la norme IEEE 754. Les calculs sur les flottants IEEE sont en fait cablés, c’est à dire réalisés par des circuits ad hoc dans le processeur.

Le premier format de la norme (sur 32 bits) est appelé simple précision ou binary32. Les bits sont répartis de la manière suivante :

  • 1 bit pour le signe
  • 8 bits pour l’exposant
  • 23 bits pour la mantisse

Le second format de la norme (sur 64 bits) est appelé double précision ou binary64. Les bits sont répartis de la manière suivante :

  • 1 bit pour le signe
  • 11 bits pour l’exposant
  • 52 bits pour la mantisse

Le compilateur gcc du langage C pour les architectures 32 bits utilise le format simple précision pour représenter les variables de type float et le format double précision pour représenter les variables de type double.

Video très bien faite sur la conversion des nombres décimaux en virgule flottante.

Pour en savoir plus